Pour Silvana Gallinotti, Paula Costantino et Alexandre Troquart, cette exposition est l’opportunité parfaite pour parler de la « réappropriation » du corps et du plaisir depuis un point de vue féminin. Dans une proposition multidisciplinaire l’artiste peintre Silvana Gallinotti et la photographe Paula Costantino travaillent avec le musicien Alexandre Troquart pour créer une exposition qui est, en elle-même, une installation.
Ce projet est une façon d’interroger les notions de plaisir et les rôles sexuels (possession, domination, contrôle) à travers des formes artistiques comme la peinture, la photographie et l’installation. Même si l’intention de l’exposition est de nous amener à nous questionner, elle ne cherche pas (nécessairement) à choquer le public, mais bien à l’aider à se poser des questions sur des éléments quotidiens et sur ses propres conceptions du corps.
« Desposesión » une exposition sur la réappropriation du corps
L’idée de cette exposition a vu le jour dans le sillage du colloque « Dé-possession / Desposesion, post-pornographie féminine en Amérique Latine et en Espagne » organisé par CHISPA (Cultures hispaniques et hispano-américaines actuelles), centre de recherche de l’équipe Ameriber – Université Bordeaux Montaigne les 4, 5 et 6 décembre à Bordeaux.
Silvana Gallinotti est argentine. Elle accorde une place centrale à la femme et à son corps dans son travail. C’est donc tout naturellement et avec enthousiasme qu’elle a répondu à l’invitation des organisatrices du colloque pour donner son regard sur la post-pornographie en tant qu’artiste plasticienne. Silvana a souhaité associer à cette exposition la photographe argentine Paula Constantino et le musicien français Alexandre Troquart.
Qu’est-ce que la post-pornographie ? “Là où la pornographie cherche à exciter, voire à servir de support à la masturbation, la post-pornographie veut faire réfléchir. Tout d’abord, réfléchir à ce qu’est la pornographie en tant que médium artistique : entre simulation et performance réelle, il y a beaucoup à en dire. Ensuite, réfléchir à ce que la sexualité comporte de politique et de rapports de pouvoir.”[1]
Colloque Dé-possession / Desposesion
Identification, rejet, fascination, trouble, libération, les explorations féministes contemporaines de la sexualité ne laissent pas de place à l’indifférence. Depuis CHISPA/AMERIBER, centre de recherche sur les cultures hispaniques actuelles, nous souhaitons ouvrir un espace de réflexion sur les pratiques post-pornographiques d’Amérique Latine et d’Espagne qui se réapproprient les corps et les sexualités, comme autant de dé-possessions vis-à-vis du patriarcat. Le colloque aura lieu les 4, 5 et 6 décembre à l’UBM (Amphi B200 et Salle Jean Borde de la MSHA) et à Bordeaux (Cinéma Utopia et Espace 29), en espagnol et en français et fera dialoguer des arti(vi)stes, des enseignant.e.s-chercheur.e.s, des étudiant.e.s et toute personne désireuse de découvrir des productions artistiques encore largement méconnues et marginalisées. Nos invitées pour cette occasion sont : Albertina Carri, Lucia Egaña Rojas, Maria Cañas, val flores et Silvana Gallinotti.
LES ARTISTES
SILVANA GALLINOTTI
Née en 1973 à Buenos Aires, Argentine, elle vit et travaille en France depuis 1999.
Silvana Gallinotti est diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts de Buenos Aires. Le dessin s’impose au fil du temps comme moyen d’expression, telle une carcasse, une structure limpide. La femme est la thématique centrale de son travail. Le corps comme enveloppe de l’identité intangible et non comme une carapace, fruit du culte à l’apparence. L’image se décompose, dédouble, déforme, superpose, créant ainsi des superficies animées par des enveloppes charnelles.
Elle a participé à des expositions collectives et individuelles notamment en Argentine et dans plusieurs villes de France. Son intérêt pour le travail interdisciplinaire aboutit à des collaborations avec des artistes de différentes disciplines, musique, danse, arts plastiques.
silgallinotti@gmail.com / 06.87.09.35.79
DESPOSESION
Pour Silvana, il y a l’idée d’une réa-appropriation par la femme de son corps et de son plaisir. Elle revendique une femme qui se connaît, s’aime et jouit de sa féminité sans tabou ni entrave. Les fluides, la peau et la couleur rouge ont été les fils conducteurs de son travail. Les fluides que sont les sécrétions et la transpiration que le corps génère ; la peau, immense organe à la fois enveloppe protectrice et réceptacle de nos sensations ; le rouge, celui du sang des menstruations, celui qui gorge les organes sexuels excités.
Pour cette exposition elle présente, entre autres, les séries « les gardiennes » et « orgasmos », les deux conçues spécialement pour l’occasion.

PAULA COSTANTINO
Paula Costantino est née en 1989 à Buenos Aires, Argentine. Elle vit et travaille à Barcelone où elle se consacre à la photographie.
Après avoir obtenu un diplôme de psychologue à Buenos Aires, elle continue ses études de Direction Artistique et Photographie d’Art à Barcelone. Son art se nourrit de son éveil en tant que femme.
Les émotions et les questionnements autour de l’être humain l’habitent et sont le déclencheur pour son travail artistique. Elle utilise la photographie pour créer des atmosphères visuelles et sensorielles, qui sont toujours accompagnées de textes.
Elle fait partie de différents collectifs artistiques et elle expose dans des diversendroits pour enrichir ses processus créatifs.
Elle a exposé à Buenos Aires, Barcelone, Saint Sébastien et Bilbao.
DESPOSESIÓN
Paula a imaginé pour cette exposition une œuvre qui vise à provoquer une prise de conscience sur ce qui sépare la post-pornographie de l’industrie pornographique traditionnelle. Cette dernière a été pour de nombreuses personnes leur première “rencontre” avec le sexe. Cette pornographie montre une sexualité “à sens unique”, absurde, mécanique. Elle met en scène une relation de pouvoir et, la plupart du temps, le film se termine quand l’homme éjacule sur une des parties du corps de la femme. Les titres de ces films ont formaté les esprits et conditionné les rôles non seulement sexuels mais aussi sociaux : possession, domination, contrôle, soumission, exercice du pouvoir…
A l’inverse, elle a réalisé des entretiens et des portraits de personnes qui essayent de générer leur propre matériau postpornographique, où les corps n’ont pas de limites, le champ sexuel n’est pas stéréotypé et le DESIR de chacun entre en jeu.
Dénoncer, interroger et déposséder son les mots de mon œuvre pour tenter de renoncer à ce que nous fûmes.

ALEXANDRE TROQUART
Chanteur et musicien multi-instrumentiste professionnel né en 1979. Il compose, écrit et se produit sur scène depuis ses 15 ans et a collaboré avec de nombreuses formations musicales ou artistiques dans des styles musicaux divers.
Apres des études en histoire de l’art et arts plastiques à Bordeaux, il se spécialise dans la musique et le son avec une prédilection pour les instruments à cordes dont la guitare électrique qui est son instrument principal.
Son expérience dans la musique se décline sur des formations globalement Folk, Rock, Pop, Garage et électro mais aussi sur des participations artistiques plus générales (films/documentaires et autres vidéos ou ciné-concerts) et de nombreuses collaborations avec des artistes dans des domaines divers (Plasticiens, peintres, théâtre, danseurs, photographes, etc.) dans lesquels il expérimente et s’implique plus largement de la création d’un projet à sa présentation en public.
Actuellement (2019), il travaille à de nouvelles chansons pour son groupe Folk/rock Creepymojo et collabore régulièrement avec divers artistes : Philip Parfitt ex-The Perfect Disaster, Silvana Gallinotti plasticienne…
Facebook: Creepy Mojo
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